Qui empoche les milliards de la BCE ?
Avec 750 milliards d’euros supplémentaires annoncés la nuit dernière par Christine Lagarde dans le cadre du Pandemic Emergency Purchase Programme (PEPP), la “cagnotte” de la Banque centrale européenne (BCE) dépasse désormais les mille milliards d’euros pour l’année 2020, soit 4000 fois le plus gros gain jamais distribué par l’Euromillion…
Mais autant est-il simple d’identifier les gagnants et perdants d’une loterie comme l’Euromillion, autant cela se complique-t-il lorsqu’il s’agit des milliards de la BCE !
Le Trading ne convient qu’à une clientèle avisée capable de comprendre le fonctionnement de produits financiers complexes (CFD, Futures, Options,…) et de supporter des risques élevés, dont des pertes rapides supérieures aux dépôts, notamment en raison de l’effet de levier. D’après l’AMF, près de 90% des comptes d’investisseurs particuliers perdent de l’argent.
À quoi les milliards de la BCE sont-ils destinés ?
Qu’il s’agisse des 750 milliards du PEPP annoncés la nuit dernière, des 120 milliards annoncés la semaine passée, ou des 20 milliards mensuels, ces injections de liquidités de la BCE s’effectuent par le biais d’achats d’actifs sur les marchés financiers.
D’un côté la BCE achète des obligations d’États et d’entreprises sur le marché secondaire, de l’autre des investisseurs lui vendent ces mêmes titres de dette et récupèrent en contrepartie des liquidités.
En procédant ainsi, la BCE espère que les liquidités reçues par les investisseurs soient ensuite réinjectées dans l’économie réelle via la consommation ou le prêt.
Problème, le passage de la sphère financière à l’économie réelle semble avoir du mal à s’opérer, et les milliards déversés sur les marchés financiers peinent à soutenir les entreprises et les ménages…
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Un problème de demande
En inondant les marchés de liquidités, la BCE agit sur le levier de l’offre de monnaie. Or, une offre abondante n’est d’aucune utilité si celle-ci ne rencontre aucune demande…
Faute de débouchés suffisant dans l’économie réelle, les milliards de la BCE restent prisonniers de la sphère financière (empochés et thésaurisés par des investisseurs en manque de confiance).
Pour porter pleinement leurs fruits et atterrir enfin dans les poches des acteurs de l’économie réelle, les injections de liquidités de la BCE ont besoin d’un choc de demande.
Au vu de la situation actuelle, un tel choc ne peut venir que d’une relance budgétaire impulsée par les États de la zone euro. Reste donc à savoir si le Coronavirus sera le bon “prétexte” pour s’affranchir de la règle des 3% établie par Bruxelles…
Maxime est titulaire d'un double diplôme de la SKEMA Business School et de la FFBC : un master en management et en analyse financière internationale. Fondateur et rédacteur en chef de NewTrading.fr, il écrit quotidiennement sur le Trading.