The Black Swan – La Puissance de l’imprévisible

Le Cygne Noir Trading

Publié en 2007, ce livre de littérature philosophique remet en cause notre rapport classique à la connaissance et expose avec une grande précision les biais psychologiques et cognitifs à l’œuvre lorsque nous tentons de prédire l’avenir.

Jonglant entre concepts philosophiques et mathématiques, Nassim Nicholas Taleb développe sa « Théorie du Cygne Noir » avec clarté dans ce qui est et restera l’un des ouvrages les plus visionnaires de la période pré-crise.

Avertissement

Le Trading ne convient qu’à une clientèle avisée capable de comprendre le fonctionnement de produits financiers complexes (Futures, Options, CFD…) et de supporter des risques élevés, dont des pertes supérieures aux dépôts.

Tous les cygnes sont blancs. A moins que…

Si vous n’aviez croisé toute votre vie que des cygnes blancs, et si jamais personne dans votre entourage n’avait entendu parler de cygnes d’une autre couleur, votre expérience cognitive vous aurait très certainement amené à affirmer avec conviction « Tous les cygnes sont blancs ». Et c’est en effet ce que firent les européens avant de découvrir l’Australie et ses cygnes noirs. Quelle ne dût pas être la surprise des ornithologues de l’époque !

Au-delà de l’anecdote, cette histoire démontre qu’il est erroné d’affirmer que « Tous les cygnes sont blancs ». Ce n’est pas parce que nous n’avons jamais observé un événement qu’il doit être tenu pour impossible, car si la découverte d’une nouvelle espèce de cygnes noirs reste anecdotique, d’autres évènements inattendus peuvent avoir des conséquences bien plus dramatiques…

Qu’est-ce qu’un Cygne Noir ?

Pour revenir au concept développé par l’auteur, un Cygne Noir est un événement (positif ou négatif) qui, parce qu’il est tenu pour improbable, est susceptible d’avoir de très fortes conséquences. Si nous sommes, par définition, dans l’incapacité d’anticiper ce genre d’événements, nous pourrions néanmoins limiter leur impact. Or, la plupart d’entre nous, et tout particulièrement les experts, surestiment leurs capacités à modéliser et à attribuer des statistiques aux évènements à venir, démultipliant ainsi les effets néfastes des Cygnes Noirs.

Médiocristan ou extrêmistan, dans quel monde vivons-nous ?

Dans son ouvrage, l’auteur distingue deux ensembles :

  • Le Médiocristan, pays de la normalité où les valeurs extrêmes restent relativement proches de la moyenne et où l’application de la courbe de Gauss prend tout son sens. Exemple : Sur un échantillon de 100 personnes, la moyenne du poids de ces personnes sera relativement représentative de l’ensemble de la population.
  • L’Extrêmistan, pays de l’anormalité où une seule valeur extrême d’un échantillon peut rendre insignifiante les 99 autres. Dans ce cas, la courbe de Gauss perd tout son sens. Exemple : Sur un échantillon de 100 entreprises, la valorisation moyenne sera complètement faussée si un géant comme Microsoft, Google ou Apple vient à se glisser dans l’échantillon.
TÉLÉCHARGEMENT GRATUIT
Téléchargez le logiciel ProRealTime gratuitement

Profitez du compte de démonstration ProRealTime pour tester gratuitement et en temps réel un logiciel de Trading de qualité professionnelle.

TÉLÉCHARGER

Sponsorisé

Résultats binaires et Résultats complexes

Afin d’aller plus loin, Nassim Nicholas Taleb distingue également deux types de résultats. Les résultats binaires (vrai / faux) où la valeur de l’observation n’est pas retenue, et les résultats complexes où la valeur de l’observation est retenue.

Probabilités et prédictions : Séparons le monde en quarts de cercle

Dans le premier quart de cercle, nous sommes dans le Médiocristan, le résultat d’un événement est binaire (vrai / faux), et les modèles mathématiques fonctionnent parfaitement, les prédictions sont fiables. Cette situation correspond malheureusement aux situations théoriques et n’a que peu de sens dans la vie réelle.

Dans le second quart de cercle, nous sommes toujours dans le Médiocristan mais les résultats sont complexes, chaque résultat a un impact différent et prend une valeur différente. Dans cette situation, les modèles mathématiques peuvent s’avérer satisfaisants car les valeurs extrêmes observées ne dévient pas significativement de la moyenne.

Dans le troisième quart de cercle, les résultats sont une nouvelle fois binaires (vrai / faux), et bien que nous soyons en Extrêmistan, il y a peu de risque car la valeur des évènements n’a pas d’impact sur le résultat. Les cygnes noirs peuvent donc être laissés de côté.

Quatrième et dernier quart de cercle : l’antre du Black Swan ! De retour en Extrêmistan, cette fois-ci les résultats observés sont de nouveau complexes. Dans ce cas, l’exposition au Black Swan peut être positive ou négative. L’idée principale est ici d’éviter les prédictions et de se couvrir face aux variations extrêmes afin de retourner dans le troisième quart de cercle.

Si dans les trois premiers quarts de cercle, il est recommandé d’utiliser les meilleurs modèles mathématiques existants, leur usage peut s’avérer dramatique dans le quatrième.

Alors que faut-il retenir de la lecture de « The Black Swan » ?

Croire que ce livre est un ouvrage purement technique serait une erreur car The Black Swan reste accessible à tout lecteur quelles que soient ses compétences mathématiques. Nassim Nicholas Taleb cherche avant tout à remettre en cause notre rapport au hasard et à la connaissance. Si l’étude se porte en priorité sur les prévisions financières en raison du grand nombre de données à disposition, la Théorie du Black Swan reste applicable à bien d’autres domaines.

Pour résumer, méfiez-vous des consensus tenant pour impossible certains événements sous prétexte qu’ils n’ont jamais été observés par le passé car si leur probabilité reste (très) faible, leurs occurrences peuvent impacter très fortement notre monde.

author
Maxime Parra

Maxime est titulaire d'un double diplôme de la SKEMA Business School et de la FFBC : un master en management et en analyse financière internationale. Fondateur et rédacteur en chef de NewTrading.fr, il écrit quotidiennement sur le Trading.