Les statistiques du trading en ligne [Étude 2024]
Des traders débutants qui gagnent de l’argent rapidement grâce à quelques trades bien sentis, quittent leur boulot sur un coup de tête et accèdent du jour au lendemain à la liberté financière… Ces histoires font rêver, mais qu’en est-il réellement ?
Derrière le trading champagne présenté par certains traders Instagram, les études sérieuses menées sur le sujet décrivent une réalité bien différente puisque tout juste 3% des traders indépendants gagnent de l’argent sur les marchés.
97% des particuliers perdent donc de l’argent dans le trading, soit avec une perte rapide qui les pousse à jeter l’éponge, soit en s’obstinant au fil des mois malgré des pertes répétées.
Dans cet article, nous vous présentons une synthèse des recherches réalisées sur la rentabilité du trading pour vous permettre de savoir précisément où vous mettez les pieds.
L’objectif n’est pas de vous dissuader de commencer à trader ni de vous y inciter, mais tout simplement de vous présenter le trading tel qu’il est afin que vous puissiez décider en toute connaissance de cause de vous lancer dans l’aventure, ou bien, de passer votre tour.
Le trading ne convient qu’à une clientèle capable de comprendre des produits complexes (Futures, Options, CFD…) et de supporter des risques élevés, dont des pertes rapides supérieures aux dépôts. Les statistiques du trading font état de 90% de traders perdants. Soyez prudent !
Méthodologie et résultats
Pour connaître le taux de réussite des traders indépendants, NewTrading a passé en revue et comparé plusieurs études scientifiques. Voici le résultat.
Est-il possible de gagner de l’argent grâce au trading ?
En un mot : oui.
Certaines personnes gagnent de l’argent régulièrement grâce au trading.
Néanmoins, l’écrasante majorité n’y parvient pas. Les quelques traders millionnaires sont des exceptions. Ils ne sont absolument pas représentatifs du trader lambda.
D’ailleurs, si certains traders font fortune grâce à leur talent, d’autres bénéficient simplement d’un coup de chance en étant juste au bon endroit au bon moment.
Pour chaque trader millionnaire, plusieurs milliers font banqueroute dans l’anonymat !
Quel pourcentage de day traders gagne vraiment de l’argent ?
Sur une population de 20000 day traders suivis sur une période de 300 jours, 97% ont perdu de l’argent, 3% ont gagné de l’argent, et seul 1% des day traders a gagné de l’argent avec régularité.
Mais attention, ces chiffres sont sans doute imparfaits en raison de la brièveté de la période étudiée (tout juste un an). Sur le long terme, le véritable pourcentage de traders gagnants est sans doute plus faible…
Ce contraste entre le fantasme de l’argent facile et la dure réalité du trading explique sans doute que seulement 7% des traders soient encore actifs au terme des 300 jours (la plupart d’entre eux abandonnant dans les 50 premiers jours).
Se lancer dans le trading sans connaître la dure réalité des marchés est l’une des plus grandes erreurs des traders débutants. Si vous envisagez de vous lancer malgré l’adversité, ne sous-estimez surtout pas la difficulté de la tâche qui vous attend.
Et quand bien même vous parviendriez un jour à intégrer le club des 1% de traders rentables et réguliers, cela ne sera pas forcément synonyme de richesse facile ! Les niveaux de rentabilité des traders indépendants sont extrêmement variables et il existe des smicards du trading…
Cette réalité du trading à l’état brut vous effraie peut-être, mais nous ne sommes pas ici pour vous raconter des histoires à l’eau de rose. Le parcours du combattant pour espérer un jour vivre du trading n’est pas un long fleuve tranquille.
Pourquoi la plupart des day traders échouent-ils ?
Autant les clés de la réussite dans le trading ne sont pas toujours faciles à lister, autant les causes de ce dramatique pourcentage de traders perdants sont déjà plus évidentes.
Un manque d’expérience
Les résultats sont sans appel : vous avez toutes les chances de perdre de l’argent dans le trading en ligne. Néanmoins, si vous faites preuve de résilience, alors vous pouvez espérer réussir à terme.
Le temps passé à trader et l’expérience accumulée sont positivement corrélés à l’obtention de bons résultats. Et nul besoin de trader des années, les traders avec plus de 50 jours d’expérience voient déjà leurs chances de succès augmenter significativement !
Mais attention, même expérimentés, les day traders continuent majoritairement à perdre de l’argent (seuls 9% des traders ayant plus de 400 jours d’expérience finissent dans le vert).
En raison des pertes initiales, les traders débutants tendent à arrêter le trading trop rapidement (seuls 15% d’entre eux tiennent au moins 3 ans). Pour accumuler de l’expérience avant de commencer à trader en réel, commencez par vous entraîner sur un simulateur de trading.
La poursuite d’objectifs non-financiers
Le day trading est souvent associé aux jeux d’argent. Et ce n’est pas un hasard.
Au-delà de l’aspect purement financier, d’autres objectifs sont souvent poursuivis par les day traders. Et si ces derniers ne posent pas de problème lorsqu’ils sont poursuivis de façon responsable, ils peuvent conduire le trader à sa perte lorsqu’ils ne sont pas maîtrisés.
L’addiction au trading est un problème grave et peut conduire le trader à prendre des risques inconsidérés. La quête de plaisir, d’excitation et de challenge ne sont pas négatives en soi. Mais cette quête doit être entreprise de façon responsable.
Sachez pourquoi vous commencez à trader avant de vous lancer. Si c’est pour le plaisir, alors vous ne devriez pas avoir de mal à arrêter si le plaisir n’est plus au rendez-vous.
Les gens susceptibles de recevoir des amendes pour excès de vitesse tradent plus souvent. Le même désir de sensations qui poussent les gens à appuyer sur l’accélérateur les inciterait à passer une grande quantité de trades risqués.
Des biais cognitifs dévastateurs
La plupart des personnes qui se lancent dans le trading se pensent capables de faire mieux que le marché. Mais au vu des chiffres, force est de constater que la majorité de ces day traders en herbes se trompent…
Pire, les traders débutants ne se contentent pas de se tromper dans l’évaluation de leurs compétences, leur ego les amène également à s’entêter dangereusement.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, la performance de trading n’a pas vraiment d’effet sur la probabilité qu’un trader particulier continue à trader ou non. Une fois passé le baptême du feu des 50 premiers jours de trading, les perdants sont 95,3% à trader un an plus tard, contre 96,4% pour les gagnants (une différence particulièrement faible).
Une personne pleinement rationnelle s’arrêterait probablement de trader au bout de 50 jours de mauvaises performances, mais de toute évidence, les décisions prises par les traders indépendants ne sont pas pleinement rationnelles.
Cela s’explique en partie par le fait que les traders gagnants tendent à attribuer leur réussite à leurs compétences (et non à la chance), tandis que les traders perdants tendent à attribuer leurs échecs au manque de chance (et non au manque de compétences). Dans la tête d’un trader perdant, il suffit donc d’attendre encore un peu pour voir la chance tourner !
Pourtant, porter un regard objectif sur ses compétences et ses résultats est essentiel pour progresser et survivre dans la durée. L’une des clés de la réussite des traders rentables et réguliers semble ainsi résider dans leur capacité à affiner objectivement leurs stratégies en fonction des données et des résultats que leur renvoie le marché.
Les émotions l’emportent sur la raison
Les pensées et biais cognitifs ne sont pas les seuls à représenter un défi pour le trader. Les émotions jouent également un rôle charnière dans la performance des traders.
Dans un monde parfait, les traders indépendants seraient impassibles et ne se laisseraient jamais submerger par leurs émotions. En réalité, les biais émotionnels font souvent disjoncter le raisonnement logique et le trading impulsif prend souvent le pas sur le trading rationnel !
Pour un day trader, se laisser déborder par ses émotions est l’un des plus courts chemins vers la faillite. Votre stratégie de day trading devrait être construite sur votre discipline émotionnelle et une thèse d’investissement saine plutôt que par le diktat de vos neurotransmetteurs.
Une activité chronophage
Lorsqu’il est pratiqué sérieusement, le day trading est extrêmement chronophage. Avant même de commencer à trader, il faut apprendre le fonctionnement des marchés et découvrir le monde du courtage, des frais, des taxes…
Et même une fois lancé, il s’agit souvent de suivre le marché plus ou moins non-stop. Toujours à la recherche d’opportunités de trading, ce qui peut exiger un temps considérable dédié à la recherche de données, à la consommation d’informations et à la réflexion stratégique.
Et en la matière, les traders institutionnels ont un vrai avantage : ils sont payés pour trader. Ils gagnent certes davantage s’ils rapportent de l’argent à leur employeur, mais ils perçoivent systématiquement leur salaire de trader institutionnel à 6 chiffres.
Qui plus est, en tant que particulier, il s’agit de lutter contre des départements entiers d’analystes suréquipés et contre des algorithmes de trading haute fréquence ultra-réactifs. La plupart des traders à domicile n’ont tout simplement pas le temps de se mesurer aux pros.
Avec 97% de traders perdants, le day trading n’est pas un jeu d’enfant mais une lutte pour la survie. Si vous souhaitez, un jour peut-être, intégrer le club des 3% de traders rentables, la première étape consiste à ouvrir les yeux sur la dure réalité du trading.
Études sources | Auteurs |
The Cross-Section of Speculator Skill: Evidence from Day Trading | Brad Barber, Yi-Tsung Lee, Yu-Jane Liu, et Terrance Odean |
Day trading for a living? | Fernando Chague, Rodrigo De-Losso, et Bruno Giovannetti |
Do Day Traders Rationally Learn About Their Ability? | Brad Barber, Yi-Tsung Lee, Yu-Jane Liu, et Terrance Odean |
Fondateur et rédacteur en chef de NewTrading.fr, Maxime vous partage son expérience pour découvrir le trading sans vous faire plumer. Diplômé du Master Grande École de SKEMA Business School et d’un Master en Analyse financière internationale de la Faculté de finance, banque et comptabilité de Lille, Maxime pratique le trading depuis 2009.