Trading Options : apprendre à trader les options
Le trading d’options suscite un intérêt croissant chez les investisseurs particuliers, séduits par la possibilité de diversifier leurs stratégies grâce à ces instruments financiers dérivés. Depuis la crise sanitaire en particulier, les options sur actions ont connu un engouement grandissant parmi les investisseurs et spéculateurs particuliers.
Toutefois, il est à noter que près de 9 traders particuliers sur 10 perdent de l’argent en opérant de la sorte sur les marchés. Aussi faut-il, avant de se lancer sur ces marchés, bien en saisir les tenants et aboutissants.
Le trading ne convient qu’à une clientèle capable de comprendre des produits complexes (Futures, Options, CFD…) et de supporter des risques élevés, dont des pertes rapides supérieures aux dépôts. Les statistiques du trading font état de 90% de traders perdants. Soyez prudent !
Qu’est-ce qu’une option ?
Une option est un contrat conférant à son acheteur le droit, et non l’obligation, d’acheter ou de vendre un actif sous-jacent à un prix fixé à l’avance, appelé prix d’exercice.
Ce droit peut être exercé jusqu’à une date d’échéance prévue dans le contrat. Les options permettent de spéculer sur la hausse ou la baisse d’un actif, tout en ne risquant qu’une somme limitée à la prime payée initialement pour leur acquisition. Ainsi, elles peuvent notamment servir à se couvrir sur des positions existantes, en cas d’évolution défavorable des cours.
Comparativement à l’achat ou la vente à découvert d’un actif, les options offrent un effet de levier important grâce à la mise de fonds limitée qu’elles nécessitent. En investissant une somme réduite, il est donc possible de prendre des positions sur des montants très élevés.
Cependant, le trading d’options comporte des risques significatifs qu’il ne faut pas sous-estimer.
Les nombreuses stratégies complexes envisageables peuvent mener à des pertes rapides et massives si elles sont mal maîtrisées. Ces instruments ne conviennent donc pas aux investisseurs non avertis.
Une formation approfondie sur les différents types d’options, l’effet de levier, les multiples stratégies possibles et leur niveau de risque est fortement recommandée avant tout investissement. Tâchons d’en esquisser les contours.
Comprendre le fonctionnement des options
Il existe deux principaux types d’options, assorties de droits différents :
- Le call, qui donne à son détenteur le droit d’acheter l’actif sous-jacent au prix d’exercice fixé dans le contrat. Un call permet de miser sur une hausse des prix de l’actif sous-jacent.
- Le put, qui donne à l’inverse le droit de vendre l’actif sous-jacent au prix d’exercice. Un put permet de la sorte de spéculer sur une baisse des cours.
L’actif sous-jacent de ces produits financiers peut être une action, mais aussi un indice boursier, une obligation, une matière première, un taux de change, ou tout autre actif plus exotique.
La valeur d’une option réside dans deux composantes :
- La valeur dite intrinsèque, qui dépend de l’écart entre le cours actuel du sous-jacent et le prix d’exercice (strike price) prévu au contrat.
- La valeur-temps, qui représente la probabilité que l’option finisse « dans la monnaie » à l’échéance, en fonction notamment de la volatilité du sous-jacent. Plus la date d’échéance est lointaine, plus cette valeur-temps est élevée.
Il faut distinguer deux principaux types d’options :
- Les options « américaines » peuvent être exercées à tout moment avant l’échéance. Cette flexibilité accrue leur confère une valeur supérieure.
- Les options « européennes », quant à elles, ne peuvent être exercées qu’à la date d’échéance prévue au contrat.
Notez que les options de style américain offrent davantage de possibilités que les options de style européen, mais elles sont aussi plus onéreuses. La plupart des options portant sur des actions sont de style américain, tandis que pour les options portant sur des indices, les deux styles, américain et européen, coexistent.
Les qualificatifs géographiques de ces options ne contraignent nullement l’opérateur lui-même en fonction de sa position géographique. Il est tout à fait possible de jeter son dévolu sur une option américaine en opérant depuis Paris, ou une option européenne en opérant depuis New York.
Par ailleurs, d’autres variétés d’options plus complexes existent également :
- les options à barrière, qui ne peuvent avoir que deux résultats à l’échéance, soit un gain fixe prédéterminé si le sous-jacent atteint le prix d’exercice, soit une perte totale de la prime payée initialement ;
- les options binaires, dont l’existence et les caractéristiques dépendent du franchissement d’un certain seuil de prix appelé barrière ;
- les options asiatiques, dont le prix d’exercice n’est pas fixe, mais varie en fonction de la moyenne du cours du sous-jacent sur une période donnée précédant l’échéance, permettant ainsi de réduire les effets de la volatilité à court terme.
Cependant, les options dites « vanilles » (c’est-à-dire « simples ») américaines et européennes demeurent les plus courantes et les plus adaptées pour un particulier.
Prime et valeur d’une option
La valeur d’une option est la somme de deux éléments : la valeur intrinsèque et la valeur temps.
La valeur intrinsèque est la différence – si elle est positive – entre le cours du sous- jacent et le prix d’exercice de l’option. Par définition, la valeur intrinsèque n’est jamais négative.
La valeur temps correspond à la probabilité que d’ici l’échéance, l’évolution du prix du sous-jacent entraîne un accroissement de la valeur intrinsèque. A l’échéance, la valeur temps est nulle.
On appelle moneyness d’une option la relation observée entre le sous-jacent et le prix d’exerice.
Ainsi, pour une option d’achat (call), on dira qu’est elle :
# En dehors de la monnaie (out of the money), si le cours du sous-jacent est inférieur au prix d’exercice. Le détenteur de l’option ne l’exerce pas, si bien que la valeur intrinsèque est nulle.
# A la monnaie (at the money), si le cours du sous-jacent est égal au prix d’exercice. La valeur intrinsèque est nulle.
# Dans la monnaie (in the money), si le cours du sous-jacent est supérieur au prix d’exercice. Le détenteur de l’option peut réaliser un gain en exerçant l’option. La valeur intrinsèque est positive.
Les déterminants de la valeur d’une option
Plusieurs éléments déterminent la valeur d’une option. Il y en a six principaux :
# Le cours du sous-jacent : Plus le cours du sous-jacent est élevé, plus le call aura de la valeur et plus le put en perdra (et inversement en cas de baisse du cours).
# L’échéance : Plus la maturité est lointaine, plus les options sont chères. En effet, plus l’anticipation a le temps de se réaliser, plus il faudra payer cher le droit qui nous est accordé.
# Le prix d’exercice : Il est à déterminer avec précaution car la manière dont l’option va réagir aux anticipations dépendra de son positionnement par rapport au cours du sous-jacent. Pour un call, une option avec un prix d’exercice élevé est moins chère qu’une option à prix d’exercice faible (inversement pour les puts).
# Les taux d’intérêt : Acheter un call revient à acheter un titre et à le payer plus tard. Ainsi, plus le taux d’intérêt est élevé, plus le call sera cher. (inversement pour les puts).
# Les dividendes : Le porteur d’une option ne touche pas le dividende mais le cours du sous-jacent va baisser lors de son versement. Ainsi, plus les dividendes à détacher jusqu’à l’échéance sont importants, moins le call est cher (inversement pour un put).
# La volatilité : Plus la volatilité est importante, plus il y a de chances que l’option soit exercée. C’est pourquoi l’option est d’autant plus chère que la volatilité est importante.
L’option est un produit financier plus complexe que les produits « ordinaires » tels que les actions ou les obligations. Plusieurs modèles ont ainsi été développés afin de les valoriser correctement dont le modèle de Black-Scholes ou les modèles binomiaux.
Tout l’intérêt de ce produit financier réside dans l’utilisation – quasiment infinie – que l’on peut en faire. Les grecques ou lettres grecques permettent notamment de gérer les différents risques.
Choisir le bon type d’options
La sélection d’un type d’options pour une stratégie prédéfinie nécessite d’analyser plusieurs facteurs essentiels :
- La volatilité de l’actif sous-jacent. Plus elle est élevée, plus le prix des options progresse, puisque leur potentiel de gains augmente.
- Le délai jusqu’à l’échéance. Plus l’échéance est lointaine, plus l’option vaut cher grâce à une valeur temporelle supérieure.
- Le prix de l’actif sous-jacent. Son évolution fera monter ou baisser la valeur intrinsèque de l’option. Plus le prix du sous-jacent augmente, plus la valeur intrinsèque d’une option d’achat (call) est élevée. Si le prix du sous-jacent dépasse le prix d’exercice, l’option est « dans la monnaie », en d’autres mots, l’exercice de l’option serait profitable, et celle-ci prend de la valeur. À l’inverse, plus le prix du sous-jacent baisse, plus une option de vente (put) gagne en valeur intrinsèque.
- Le taux d’intérêt. Leur hausse affecte négativement les calls, mais positivement les puts.
- Le prix d’exercice. Plus il est proche du cours du sous-jacent, plus l’option réagit fortement.
Il est crucial d’estimer la valeur théorique d’une option via des modèles mathématiques, tel que le modèle Black-Scholes, afin d’en déterminer la cherté relative et, par suite, de vérifier que le prix proposé satisfait vos critères d’investissement.
Une analyse approfondie des conditions de marché est aussi nécessaire pour choisir ses options, afin de :
- Déterminer la tendance générale : haussière, baissière ou neutre.
- Estimer le degré de volatilité attendu sur la période considérée.
- Prévoir l’amplitude du mouvement de cours anticipé.
- Choisir une échéance adaptée à son scénario.
En combinant une évaluation quantitative et une analyse qualitative du marché, il est possible de sélectionner les options offrant le meilleur ratio de rendement vis-à-vis du risque encouru.
Les principales stratégies de trading d’options
Les options offrent une grande flexibilité stratégique grâce aux nombreuses positions envisageables par la combinaison d’options d’échéance, de prix d’exercice et de type différents.
Voici les principales stratégies optionnelles de base.
La stratégie la plus élémentaire consiste simplement à couvrir son portefeuille vis-à-vis d’une forte volatilité adverse, soit :
- Le call couvert ; l’achat d’actions joint à l’achat d’un call pour se protéger contre un repli des cours.
- Le put protégé ; la vente à découvert d’actions alliée à l’achat d’un put pour se couvrir en cas de hausse.
3 grandes stratégies sur options sont envisageables :
- L’achat simple d’options call et put
Cette stratégie permet de spéculer sur la hausse ou la baisse avec un risque limité aux primes payées. Cette approche convient pour exprimer une opinion directionnelle. L’achat d’un call permettant de miser sur une hausse, tandis que l’achat d’un put exprime une vue baissière du marché. - La vente d’options call et put nues
Les gains sont limités aux primes perçues, mais le risque de pertes est important, pouvant être illimité pour la vente de calls nus, puisque le prix de l’actif sous-jacent est susceptible de monter indéfiniment. Une vente « nue » signifiant concrètement que le Trader vend l’option sans la détenir, avec l’intention de la racheter plus tard à un prix inférieur. Il s’agit donc d’une vente à découvert, misant sur une perte de valeur de l’option. Eu égard au potentiel de perte illimitée, cette famille de stratégies doit être réservée aux Traders expérimentés. - Les prises de positions combinées
L’achat et la vente simultanés d’options permettent de profiter de configurations complexes ou de miser sur la volatilité elle-même, sans vue directionnelle.
Les combinaisons potentielles sont multiples ; voici les plus communes :
- Le « straddle » ou chevauchement
L’’achat simultané d’un call et d’un put de même prix d’exercice et échéance pour miser sur une forte volatilité. Pour que cette stratégie se révèle profitable, le prix du sous-jacent à l’échéance doit se situer en dehors de la fourchette délimitée par le prix d’exercice des deux options. Si le cours reste compris entre ces deux bornes, le straddle entraînera une perte correspondant au minimum aux primes payées pour l’achat du call et du put. - Le « strangle », ou étranglement
Le principe est identique à la stratégie de chevauchement, mais avec des prix d’exercice différents ; cette approche est moins onéreuse, mais elle nécessite des mouvements de cours plus amples pour être profitable. - Le « spread » (ou écart de cotation) haussier
L’achat d’un call et la vente d’un call de prix d’exercice supérieur pour réduire le coût de la position. L’objectif est de miser sur une hausse modérée du cours du sous-jacent. En achetant un call, le trader mise sur la hausse des cours, et en vendant un call de prix d’exercice supérieur, il réduit le coût total de la position, mais il limite aussi ses gains si la hausse est très importante. - Le spread baissier
L’inverse du précédent, soit l’achat d’un put et la vente d’un put de prix d’exercice inférieur.
Gérer les risques inhérents à la spéculation sur options
Bien qu’il puisse présenter un risque limité, le Trading d’options comporte des risques inhérents auxquels il faut prêter une attention toute particulière.
En voici les principaux :
- Le risque de levier excessif
La possibilité d’engager un nominal important avec peu de fonds peut pousser certains traders à une confiance excessive et, par voie de conséquence, à des positions démesurées eu égard aux gains potentiels. - Le risque de pertes illimitées
Le trader qui entreprend de vendre des options nues s’expose à des pertes théoriquement illimitées en cas d’évolution défavorable des cours. - Le décalage entre le cours du sous-jacent et la valeur intrinsèque
En raison de la valeur-temps de toute option, la valeur de cette dernière peut évoluer différemment de celle du sous-jacent, compliquant de sorte l’analyse financière. - La volatilité
Une faible volatilité réduit les perspectives de gain, de sorte que le prix d’achat des options peut se révéler, a posteriori, excessif, vis-à-vis des gains potentiels. - Le passage du temps.
La valeur-temps d’une option se dégrade avec l’approche de l’échéance. De fait, plus l’on se rapproche de l’échéance, plus cette dépréciation liée à l’écoulement du temps s’accélère. Il arrive alors qu’une option se retrouve trop éloignée du cours du sous-jacent (trop loin au-dessus pour un call, trop loin en-dessous pour un put) et perde, par conséquent, toute valeur intrinsèque.
Plusieurs contre-mesures permettent de mitiger ces risques :
- La diversification
Répartir ses options sur plusieurs sous-jacents, secteurs et types d’actifs. - Le placement d’un stop-loss
A fortiori pour la vente d’options - La surveillance des échéances
Afin de ne pas conserver des options jusqu’à une éventuelle expiration sans valeur. - Les options très liquides de sous-jacents aux volumes importants
Pour pouvoir sortir rapidement du marché et limiter les risques de glissement du prix (slippage).
Le trading d’options est une approche des marchés sophistiquée et exigeante. Sa maîtrise requiert du temps, et pour espérer réussir dans ce type d’opérations, il est indispensable d’acquérir de solides connaissances avant d’entreprendre pareilles activités spéculatives.
Vous veillerez donc à comprendre la nature et le fonctionnement des options : les différents types de contrats, l’impact de la volatilité et du temps et les multiples stratégies envisageables.
En outre, comme pour toute activité financière, la gestion des risques revêt une importance capitale. Nous n’avons, au cours de cet article, fait qu’esquisser cet écosystème financier.
Voici quelques références utiles pour poursuivre votre apprentissage :
- Faire de l’argent avec les Options, de Lee Lowell
- Options as a Strategic Investment, de Lawrence G. McMillan
- The Bible of Options Strategies: The Definitive Guide for Practical Trading Strategies, de Guy Cohen
FAQ
Qu’est-ce que le scalping d’options ?
Le scalping d’options est une stratégie de Trading qui consiste à réaliser de petits gains tout en générant de gros volumes de transactions. Les scalpeurs utilisent des paramètres de négociation prédéfinis, tels que les ordres à cours limité, pour s’assurer que les transactions ne sont exposées au marché que pendant une courte période.
Le scalping d’options est-il identique au day trading ?
Le scalping d’options est l’une des nombreuses stratégies de day yrading les mieux utilisées par les Traders expérimentés.
Bien que cette approche puisse être utilisée en complément d’autres stratégies de Trading, il peut être difficile de générer des rendements plus que modestes étant donné le temps considérable nécessaire à l’exécution.
Peut-on gagner de l’argent avec le scalping d’options ?
Comme toute stratégie de Trading, le scalping d’options peut être rentable, mais il n’y a aucune garantie. Les investisseurs doivent s’assurer qu’ils négocient des volumes élevés, qu’ils définissent des paramètres et qu’ils ont une discipline de négociation pour améliorer leurs chances de réussite.
Quel type d’investisseur utilise le scalping d’options ?
Le scalping d’options est utilisé de préférence par les day Traders expérimentés qui cherchent à réduire le risque tout en offrant une approche de Trading flexible qui peut s’adapter aux préférences personnelles.
Fondateur et rédacteur en chef de NewTrading.fr, Maxime vous partage son expérience pour découvrir le trading sans vous faire plumer. Diplômé du Master Grande École de SKEMA Business School et d’un Master en Analyse financière internationale de la Faculté de finance, banque et comptabilité de Lille, Maxime pratique le trading depuis 2009.